Dédale de la Biblis Patera Chroniques martiennes |
| | Guide Rp pour votre personnage | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Guide Rp pour votre personnage Mar 19 Oct - 18:03 | |
| - Taquin - - Sire Granmorthan Maillart a écrit:
- Mon pas est lourd, mes doigts sont gourds, le crépuscule …
Maudit fut le jour du pacte.
Jeunes enfants qui entendrez ces mots par la bouche d’un troubadour, n’ayez jamais l’illusion de la facilité. Cette chanson servira pour que cette triste histoire ne se renouvelle pas dans l’avenir. Que ce ménestrel chante avec son cœur mon accablante vie dans les châteaux et bourgs !
Me voici à vous, petits et grands, Sire Granmorthan Maillart pour vous servir et narrer cette mémoire.
Vous qui aimez la chevalerie, prenez place autour de l’âtre de la forge, vous les enfants qui un jour souhaitez défendre la femme, l’enfant et les saintes reliques de notre seigneur, venez plus près, écoutez…
Mon père un jour me fit asseoir comme vous autour du foyer, son dur regard s’adoucit un moment, au-dehors le vent passait dans la forêt du Mercoire, l’on pouvait voir de notre fenêtre la lisière avec le bosquet du pendu et l’étang de la crotouille, les grenouilles faisaient silence.
L’âtre rougeoyait comme une vie qui s’éteint, braises chaudes et vacillantes, larmes chaudes de regrets. L’air sentait la cendre, la fumée du bois ancien et les charbons métalliques de la forge.
Mon père me dit que j’avais terminé la vie avec les femmes de la maison, que cette étape arrivait à terme. Il me dit que je venais d’avoir 7 ans et que demain, lorsque le soleil sera de nouveau là et que les ténèbres seront dissipées, la seconde étape de ma vie commencerait.
Le père de mon père, mon grand-père de nom que je ne connus point, fit pareil pour lui. Mon père me fixait de son regard, des braises claquaient doucement sur la pierre de sol, l’on sentait l’humidité du bosquet entrer dans la bâtisse par les créneaux et les portes, une odeur de mousse et d’étang, des senteurs de feuilles mouillées comme froissées, foulées dans le noir sur les sentiers par les créatures malfaisantes de la nuit.
Mon père appela Gontran, son serviteur attitré et continua de river ses yeux sur moi. J’avais peur. Une nouvelle odeur s’infiltra dans la pièce et se mélangea aux autres, se faisant une petite place, l’odeur du pain chaud, le pain du soir, le pain noir pour la prière.
Ce pain que je faisais avec ma mère et mes sœurs chaque jour sauf aujourd’hui. L’angélus n’allait pas tarder à sonner.
Je pensai aux maisonnées du bourg et à nos serviteurs revenant du travail de la terre, une chandelle derrière les petits carreaux, je pensais à l’odeur de sueur et de soupe du soir, le bouillon du pauvre avec quelques légumes et un bout de lard. L’homme rude et honnête travailleur attablé avec sa famille, les mains durcies par le froid, les lèvres craquelées et pas un mot, juste des regards.
Nos gens à protéger du mal, nous tous pêcheurs, nous tous unis.
Ce soir l’angélus ne sonna pas et notre serviteur Gontran franchit le seuil aidé d’un autre valet que je n’avais jamais vu, un valet à la peau sombre. Ils portaient ensemble un lourd coffre bardé et ciré par notre maître menuisier, une cire provenant d’un nid d’abeille dont il a grand secret.
L’odeur de la cire s’installa doucement dans la salle, poussant à son tour les autres présentes.
Ce soir là Gontran ne dit mot, ni regard, le coffre fut déposé aux côtés de mon père, la ferrure ouverte. Mon père me parla comme jamais, nous deux et seuls.
Tard dans la nuit mon père me dit d’aller me coucher, mais j’avais appris mes premiers secrets. Mon père sortit du coffre ciré le heaume de chevalier de mon grand-père et me permit de le regarder et de le toucher. Il me dit que j’allais apprendre le travail du feu et du combat, qu’un chevalier se doit d’être complet. Qu’en cas de siège, il doit savoir réparer lui-même ses armes ou son haubert, coudre son gambison.
Je compris alors que la première étape, la vie avec les femmes m’avait apporté le savoir des petits travaux, mais j’étais si jeune et j’avais si peur.
Avant de me dire d’aller à l’étage prendre repos, nous allâmes vers le mur d’armes. Depuis mon plus jeune âge, la grande épée de mon grand-père trônait avec les écus sur ce mur.
Ce soir, mon père la décrocha pour me la montrer, il me montra la force de l’épée et les dessins pieux gravés sur le fer. Enfin il me dit d’ouvrir ma main et plaça la lame froide sur ma paume d’enfant.
Tout en me fixant à nouveau, mon père fit glisser le bord de la lame sur ma chair, je ressenti une brûlure et aperçu du sang sourdre de la plaie, je commençais à avoir des sanglots. Le fil de l’épée malgré les âges conservait sa morsure et avait entaillé ma paume.
Tu n’oublieras jamais, me dis mon père.
Gontran entra, seul cette fois avec un petit plat contenant l’eau de notre bienveillante source et me nettoya la coupure puis mit un onguent et banda la vilaine morsure avec un tissu blanc qui sentait le brin de lavande.
Tu nettoieras toujours tes blessures aux mains et aux doigts, me dis mon père.
Cette nuit dans ma paillasse, je fut seul comme jamais du moins je le pensai. Ma main lançait traits de douleurs comme les flèches vives d’Augebert le fort, notre chasseur. Cette nuit j’étais dans ma tristesse, loin de me douter que j’allais connaître bien pis.
Bien avant la cloche du matin clairette, le nouveau serviteur a la peau sombre vint me quérir. Il me posa une panoplie de cuir et de tissu rouge très chatoyant. Sa voix était douce, je me sentais en confiance avec lui.
Pour la première fois de mon existence, j’utilisais l’autre couloir, celui allant vers le centre du château et plus le chemin des femmes qui va vers le corridor de droite, la seconde étape de ma vie commençait.
Ce fut Anthèlme le mioulant qui m’accueillit. Nous partîmes vers le fauconnier et tout le jour j’apprit les règles et le nom des accessoires. Le soir je dus aller dans la chambrée sans manger, j’accusai cruellement cette injustice mais le jeune faisait partie de la seconde étape. J’avais du mal a retenir toutes les choses que l’on me disait et j’avais peur de mal faire.
Les jours suivants commencèrent toujours pareil, Bhauris le nouveau serviteur a la peau sombre et au gentil sourire, m’équipa et Anthèlme notre maître fauconnier continua de me former.
Il me donna mon premier faucon, un tout jeune très agité, nous allions grandir ensembles. Je crois que ce furent là les plus belles années de ma triste existence.
Entraîner un faucon, que n’existe t’il pas plus belle chose dans ce vaste monde ? Les matins frais nous partions dans les champs, j’écoutai avec grand soin les conseils d’Anthèlme. Sa sagesse me touchait et son savoir aussi.
Lors de mes 12 ans Taquin, nom donné a mon faucon et moi-même partions pour de longues chasses d’apprentissage. J’aimais rester avec Taquin, ses plumes douces, son espièglerie. Quand nous avions chaud pendant les grands soleils, nous nous mettions sous l’ombre d’un grand arbre sur des roches fraîches. J’enlevai mon chapeau, je placai le chaperon sur la tête de Taquin et enlevai le touret. Taquin ouvrait ses ailes pour se rafraîchir et se tenait calme. Moi je regardai la beauté de Taquin et j’éprouvais grande fierté pour notre complicité. L’air chaud montait de la terre, les branches sentaient le bois bouillonnant de sève chaude, les pierres renvoyait grosse chaleur, des senteurs de thym aussi, provenant du carré jardin des moines.
Je fis le serment de toujours protéger Taquin, de toujours être là pour lui. L’horizon pourtant s’annonçait funeste, si j’avais eu ce jour connaissance de la sagesse de l’alchimiste, j’aurai vu dans les nuages le sourire grimaçant de la mort. Je ne vis rien, rien d’autre que Taquin voler avec grâce et n’entendis que mon propre rire faisant échos aux facéties de mon faucon. Jeune et bête, incapable de sentir les mains froides du mal sur mes épaules, grand dieu, entendez bien ma culpabilité. Nous étions aveugles.
Que dire des autres années ? Les odeurs de la forge, du cuir, les premiers combats avec Bhort notre maître d’arme. Je pourrais compter nombre de petites histoires, je me souviens des soirs de douleur, le bras tout durci par la cognée et les yeux brûlés par le sel de sueur.
Notre maître forgeron fût toujours bienveillant envers moi, il y avait dans la couleur de ses yeux les tons ocres de la forge ou le bleu acier des tempêtes. Chaque mot touchait mon cœur et chaque jour un profond respect me faisait m’incliner devant son savoir.
La première fois qu’il me fis quérir pour le couvercle, il me fit asseoir sur le corps d’enclume pour regarder. Le foyer était prêt, un foyer dans le sol avec grand couvercle de fer dessus.
Il y avait deux leçons ce jour là pour mes 15 années.
Gambriel mon maître de forge, planta un vilain piquet prêt du couvercle, comme ça dans la terre durcie du pourtour. Intrigué je ne compris pas le sens, puis Gambriel dévoila un mannequin de chiffon représentant un garçon de ma taille.
Il ri fort avec moi car croyant grande malice de sa part j’attendais impatiemment la suite.
Gambriel fixa le garçon de chiffon sur le piquet puis me dit que la brûlure du feu qui couve est mortelle. Joignant geste a sa parole il leva le couvercle du four au sol.
Une grande langue de feu se leva comme un démon des enfers, une lumière pareille a cent soleils sortait du fond du four et le garçon de chiffon avait déjà presque brûlé, ne restait que les montants en bois.
C’était terrifiant !
Gambriel m’assista, il me fit vêtir de grands gants de cuir et me mit une pince a longue tige dans les mains. J’allais retirer le soleil du four. Pour ne pas que je brûle comme le garçon de chiffon, Gambriel jeta un seau d’eau sur un grand pavois en bois et le plaça devant moi, devant la gueule du four pour bloquer la chaleur.
Jeunes enfants qui entendrez ces mots par la bouche d’un troubadour, eternelle sera votre fierté d’avoir pu saisir le creuset contenant le soleil.
Gambriel martela le fer brûlant en m’apprenant les gestes, ainsi naquit sous nos mains ma première dague. Ho bien grossière, juste une tige pour la future garde et poignée mais si belle déjà.
Quelques jours plus tard, Bhauris me porta un écrin, un cadeau de Gambriel pour mes 15 ans. Une dague ! Celle là même forgée ensemble.
Qu’elle était belle, unique ! J’en pleurais de joie car Gambriel du haut de son grand talent avait dans le plus grand raffinement dessiné mon faucon Taquin dans l’épaisseur de l’acier.
Puis un jour Taquin tomba du ciel, fauché par un méchant carreau. Nul ne sut qui décocha son arbalète, la révolte grondait avec la guerre et les jalousies politiques couvaient.
Perdre Taquin fut ma première grande douleur. Un être innocent odieusement transpercé par un cœur méchant.
J’implorais notre seigneur et tenait bien haut Taquin, lui montrant ainsi cette grande injustice. Les bras levés, visage mouillé de larmes je demandais à Dieu de poser son regard sur ce grand malheur ! Le sang de Taquin coulait sur mes avants bras et rendait pourpre ma chemise. Je parlai à Taquin, je ne sentais plus sa chaleur.
Des hommes de gardes rigolaient grassement en me voyant, ne s’en cachant point.
C’est quand je crus perdre raison que la main de Bhauris se posa sur mon épaule et que de sa voix rassurante me promit que Taquin reviendrait et qu’en plus de son retour en bonne santé l’injustice sera punie et l’homme coupable proprement châtié.
Je reparti vers les appartements avec Bhauris en portant Taquin, mon si beau et espiègle faucon. Ses yeux changeaient vite et devenaient comme lait caillé, son corps roide, mais j’ai eu foi en la promesse de Bhauris.
Il m’emmena voir un enchanteur afin de placer Taquin dans une boite magique, une boite qui serait assez solide des années le temps que sortilège opère.
Puis la guerre fut là et je devins un guerrier dont le seul nom faisait trembler des régions. Bhauris resta toujours a mes cotés, il ne vieillissait pas comme moi et ceci accroissait ma foi dans ses paroles.
La guerre nous porta loin.
Un soir, dans une veillée de camp, Bhauris vint me trouver prés du feu de veillée. Il me dit qu’il était temps de rejoindre les enfants de Gambriel, tous déjà Maîtres Forgerons afin de prendre possession de la grande hache du sauveur. Bhauris me dit aussi que la grande Forge pouvait faire naître des colosses afin de gagner la guerre pour de bon et éviter que femmes et enfants jonchent une route trop grandes de victimes innocentes.
Bhauris me dit pour finir que la grande Forge des enfants de Gambriel aurait assez de puissance pour donner le cœur d’amour de Taquin, que son creuset pouvait faire tout ceci.
J’étais las et j’avais foi en Bhauris mon fidèle serviteur c’est là que le pacte se fit et que je dis oui, mettons-nous en route. Nous partîmes dans la nuit traversant le désert durant plusieurs jours, marchant la nuit, reprenant des forces le jour a l’ombre des dunes.
Nous atteignîmes un désert de roches, le sable fit place aux cailloux. C’est dans cet endroit stérile qu’un grossier escalier descendait dans le sol. Bhauris m’avertit que ce dernier voyage serait douloureux et que nous avancerions dans le froid et le noir.
…….. Aujourd’hui je pense que Bhauris était mon ange et qu’il m’a montré ma voie et m’a fait rendre dans un pays lointain car je ne l’ai jamais revu mais j’ai foi en lui.
Tout le monde ici a des châteaux forts et je n’y entends rien. Il y a taverne mais emplie de démoniaqueries.
On ne peut respirer dans le grand désert sans l’armure de fer qui donne de l’air et rien ne pousse dans ce sol très rouge et givré. Il y a de grands chars hauts comme des balistes.
J’ai appris à vivre dans le château que l’on m’a offert, pour prendre les repas c’est simple on appuie sur une machinerie.
Un jour un homme est venu au château. Il portait la boite de Taquin ainsi que ma belle dague, celle de mes 15 ans.
Mon cœur failli rompre et fit entrer mon visiteur. Je lui offrit Tube bleu pour son bon goût.
Puis je ne pu m’empêcher de verser de chaudes larmes, cette personne était la première pouvant m’éloigner de ce grand cauchemar. Le fait qu’elle était là et qu’elle tenait la boite de mon cher et défunt Taquin me prouvait que j’avais eu une vie autrefois. Cet envoyé connissait mes faits et ma vie.
Je lui posai grandes questionnettes sur mon château et il me dit qu’il avait résisté au saccage mais que famine régnait. Le Mercoire avait brûlé en partie. Il me dit beaucoup de choses, peut-être que ces choses étaient ce que je souhaitais entendre ou pas. Je pleurais encore pendant un moment, des pleurs de soulagements face à l’inéluctable.
Il me dit que c’était un moment de joie aujourd’hui et poussa avec grand respect la boite de Taquin vers moi.
Je me souviens combien mes mains tremblaient, je passais les doigts sur le coffret, je reconnaissais chaque fissure, chaque ébréchure, c’était bien celle de Taquin.
Je ne respirais plus lorsque mes doigts soulevèrent les ferrures, lentement. Pour que le couvercle ne retombe pas, je plaçais de chaque coté mes mains pour assurer l’ouverture.
Je n’osais regarder puis ouvrit un oeil puis deux.
Taquin, dans la boite m’observait vivant.
Il poussa de petits cris de joie que je reconnus de suite, le passé surgissait avec violence bousculant mes souvenirs. Taquin, mon Taquin !
Par quel miracle ? Sorcellerie ?
Mon invité envoyé par les maîtres forgerons m’expliqua que seul Dieu avait agit et que nul magie noire n’était. Un cœur pur fondu dans de nobles alchimies battait dans le corps de Taquin, comme Bhauris me l’avais promis.
L’envoyé de la forge m’expliqua que Taquin avait reçu grande douleur lorsque le carreau d’arbalète l’avait abattu dans son insouciance. Pour cette raison Taquin avait une petite armure qu’il ne fallait jamais enlever mais prendre grand soin.
Il me donna aussi un opuscule compliqué avec mon Taquin représenté en différentes parties. Il me dit que la hache salvatrice n’était point encore terminée mais qu’elle le serait pour aller combattre le mal.
Ce fut seule visite et la compagnie des autres ne m’intéresse pas, je ne comprend pas la plupart des dialectes. Avec les années j’ai compris l’opuscule et j’ai fabriqué d’autres Taquins, ce n’est pas comme mon Taquin mais on dirait des faucons de cuivre et de métal. Ils peuvent voler dans le désert et attaquent si ordre est donné. Il y a diverses parties pour faire une faucon machinerie, toutes sont un hommage envers mon faucon tant chéri, son nom est posé sur les parties constructibles.
J’ai monté ma fauconnerie, un jour quand le mal sera là, des fauconniers prendront l’opuscule et se transmettront ce que je sais. J’ai pensé à trois étapes comme l’a fait pour moi Anthèlme le mioulant, la troisième étape permet d’avoir le titre de Maître Fauconnier.
Puissiez vous avoir la chance de vivre les années de bonheur que j’ai connu avec Taquin mais ici point de prairies. Je suis bien âgé, Taquin est perché sur une grande lampe au-dessus moi. Son cœur continuera de battre pour toujours et j’ai grande joie mêlée a grande culpabilité. Je vais mourir sans avoir tenu le serment de protéger pour toujours Taquin et le serment fut rompu par le carreau d'arbalète, que Dieu ne m'a donné le grand bras suffisant pour arretter le trait !
Peut être que lorsque mon souffle deviendra faible et que mon âme partira vers le ciel, mon cher Taquin repartira vers la forge, peut-être qu’il trouvera un nouveau maître.
Je vous en prie, si vous trouvez Taquin, ne le blessez pas mais aimez le comme un fils, caressez lui doucement les plumes. Poussez chansonnette avec douce voix car il aime écouter. Ne soyez pas surpris de voir sous les plumes engrenages et cliquetteries, ce n’est point sorcellerie mais prothèse de médecin qu’il faut graisser.
J’ai mis mon Tabard, celui avec la grande croix pour me présenter devant notre seigneur et maître. Mon Taquin, j’ai sommeil, je vais te laisser un moment, je vais rêver à l’école des faucons, a tout ce que nous pourrons faire. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Guide Rp pour votre personnage Mar 19 Oct - 18:05 | |
| - Terrorpod - - Gottfried Von Dobrshejewiser a écrit:
- Gottfried Von Dobrshejewiser s'adresse aux terraformers-artisans qui assistent à ses cours. Il parle dans sa langue natale et ses explications nécessitent la traduction simultanée. Il met donc en route le Vox-Paraphraseur. la petite voix synthétique douce mais grave, prend le relais et traduit :
"Les petites Spinnes Werkzeugmaschines qui existent dans les tunnels de MMEMO sont intéressantes dans le sens où personne n’en a vu sauf les anciennes familles des tunneliers. Ayant été, comme tout le monde, transférées par le Charon mais malheureusement trop tardivement, ces familles ont disparu depuis des générations.
Ceci laisse à penser que MMEMO est bien plus ancien que l’on ne le croit. La Caste dont le nom m’échappe... ( silence )… un nom bizarre …( silence ), nom étrange qui me reviendra plus tard, a disparu aussi. Pourtant elle fabriquait les araignées machines des souterrains.
Ces machines utilisent une technologie difficile d’accès. Le petit schématique que voici permet avec toute subjectivité de reproduire un Terrorpod. Il devrait ressembler à ceux qui circulent dans les souterrains.
L’utilité de ces automates reste de réparer les fibres et les câbles de MMEMO, mais je crois aussi qu’ils sont de formidables défenses qui peuvent découper tout intrus ou menace afin de protéger cette machinerie secrète de La Firme, mais j’y reviendrai.
Le schématique que j’ai écrit permet de jouer à Dieu et de faire lever un mort. Je vous invite à récupérer le cours sur le cadavre animé, ainsi nous allons avoir la même approche.
L’expérience est facile et le plan prévoit des morceaux et objets de remplacement si l’on n’a pas de corps frais sous la main.
Un circuit électronique permet de coordonner la démarche et les mouvements du Terrorpod. L’exercice est difficile sur cette partie : la colonne vertébrale se loge dans un tube à température basse contrôlée et il faut relier les terminaisons aux circuits.
Ces machines restent dangereuses à cause de leur poids. Elles peuvent percer des scaphandres avec leur aspect acéré. Le relief d’un terrain n’est pas problématique pour elles et leur vitesse est rapide.
Il reste un problème à régler : ce Terrorpod ne répond qu’à des personnes karmiquement spéciales, très éloignées des bascules rouges pour reprendre mon étude sur la structure Karmique. Seul les crans vers le bleu peuvent contrôler de façon correcte un Terrorpod.
N’oubliez jamais que chaque expérience se fait avec du matériel de bonne qualité.
Si vous aimez construire, stockez les dehors, ils sont résistants."
Gottfried Von Dobrshejewiser |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Guide Rp pour votre personnage Mar 19 Oct - 18:06 | |
| - Trismégiste - - B.Slavomir pour les Archives et recoupements a écrit:
- Voici le récit de la première apparition en public et dans le Bar du Forage de deux des Moines de l'Ordre du Bouclier.
C'était une fin de journée, une de ces journées de lassitude due à un harassant travail en extérieur. La météo d'ailleurs ce jour là était extrême avec des températures négatives à briser les corps en 2..
L'air dans le Bar du Forage est épais, les ventilateurs d'extraction semblent freinés par le poids de l'air.
Deux personnages sont entrés dans le Bar et vous comprenez tout de suite -vous tous qui êtes rassemblés en ce lieu- qu’ils ne font pas vraiment partie de votre monde. Vous savez qu’en face de vous des Blackmonks sont présents. C'est ainsi qu'ils se font appeler depuis que les générations se renouvellent sur Mars.. Des Blackmonks , des Moines de l'Ordre du Bouclier.
Ils sont grands et de forte carrure.
Un habit de moine couvre partiellement leur scaphandre laissant les bras libres de mouvements. Ils ont des reliques accrochées un peu partout et arborent particulièrement une mâchoire des Grands Anciens sur le plastron cuirassé. Une légère odeur d’encens se répand subtilement dans le Bar car ils en sont imprégnés. S'immisce une odeur médiévale telle que vos souvenirs terrestres vous la décrivent, la même que dans les églises et autres temples dédiés au recueil et au doute.
Deux détails attirent l’œil.
Le premier Moine porte un grand Fléau en métal avec un manche clouté. Cet objet a l’air lourd et vous vous demandez si ill l’a constamment porté durant le trajet quel que soit son endroit de départ..
Le second Moine tient en main une sorte de grosse Barre à Mine elle aussi cloutée.
L’habit de moine qui les vêt est en sorte de cuir très épais et dans leur dos est cousu le bouclier de leur ordre.
Ils marchent à pas lents. Vous voyez que leurs chaussures sont ferrées et cloutées et vous détaillez discrètement tout ce que vous pouvez apercevoir. Un autre détail vous frappe : leurs chaussures sont soudées au scaphandre. Ils ne peuvent donc pas les enlever. Votre compagnon en face vous fait un geste discret en montrant son cou et vous regardez plus attentivement la jointure du casque des Blackmonks …. Une soudure est aussi présente.
Ces personnes là sont enfermées, soudées dans leur scaphandre et ça fait froid dans le dos. Leurs usages, leurs rituels, tout vous sépare. D’ailleurs vous n’avez jamais su ce qu’ils faisaient là et depuis quand cet ordre existe et le pourquoi fondamental de son existence.
C’est peut-être le moment d’observer.
Les deux Moines noirs se dirigent vers un tableau d’affichage et s’immobilisent. Le tableau d’affichage sert aux Terraformers à afficher tout et n’importe quoi : ça va des ventes de pièces détachées en passant par des rendez-vous galants codés et tout ce qui est possible d’effectuer comme action. Il n’y a pas vraiment de place disponible.
Ils effectuent une chose qui vous intrigue : l’un d’eux déploie un petit pupitre comme ceux que l'on voie dans les chorales pour poser une partition dessus. L’autre Moine allume une bougie et l’installe en haut de la rainure. Chacun d’eux observe un moment de recueil puis chacun sort une feuille et la met sur le pupitre. En fait de papier ce sont des Vélins. Chaque Vélin porte un nom , celui de droite a pour nom Talos et celui de gauche Trismegiste.
Nous avons recueilli d'autres témoignages, principalement pour Trismegiste qui incontestablement est le plus grand et le plus massif des deux Moines Hermétiques.
Ces données demandent une accréditation rouge à deux crânes.
B.Slavomir pour les Archives et recoupements. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Guide Rp pour votre personnage Mar 19 Oct - 18:55 | |
| BATTLESUIT PACIFICATOR 49 - Journal de bord
- Major Chimalli - (Mission consolidation) Rapport de guerre - partie 01- 11:28 am - L’éveil:
J’ouvre les yeux, plongé dans un noir d'une intensité similaire aux obscurités sépulcrales qui règnent dans les cryptes des cathédrales d’acier. Je vois danser devant mes yeux des petits points bleus qui ressemblent à une neige légère et tourbillonnante, un peu comme un écran de contrôle mal calibré. Les sensations des différentes parties de mon corps s’éveillent ainsi que mon esprit et ma vision. Il se passe un certain moment… Mon torse, ma tête, tout me brûle comme si j’étais allongé sur des plaques de tôle chauffées par le soleil d’un désert torride.
J'ai du mal à déglutir et me sens particulièrement nauséeux. Je reste immobile etla mémoire me revient doucement, implacable comme une lame glacée. Le flot des émotions dues à ma situation actuelle me terrasse. Allongé, une sensation affreuse de lames de cutters trempées dans de la vodka me lacérant le dos m'envahit.
Ma respiration trop saccadée dissipe brusquement la neige et fait apparaître des pixels rougeoyants en face de mon visage. Des visuels graphiques et des informations que je connais parfaitement apparaissent : c’est mon propre corps que je visionne !
Je dois rapidement maîtriser mes émotions et avoir une analyse objective de la situation. Calmant mon souffle, me dissociant des douleurs physiques qui me taraudent en divers endroits, je lis attentivement toutes les informations qui défilent sur l’écran de contrôle. Rapport de guerre - partie 02- 11:40 am - Bilan:
Catastrophique ! Ma situation est aussi précaire qu’un château de sable d’enfant face à une marée d’équinoxe ! Quelques jours, quelques heures de vie gagnés, guère plus.
11:45 am Début du journal de bord (annonce réglementaire)
Planète Terre. Mission consolidation. Battlesuit Pacificator 49. Major Chimalli de la garde Elite. Bataillon offensif Septième en rang du Grand Adepte Camachalli de La Firme. Programme d’investiture et nettoyage du projet concurrentiel de Terraformation du Cartel Mostra.
Directive prioritaire 1 : le projet T.E.M de La Firme doit être imposé et ses principes sauvegardés. Le projet du Cartel Mostra ainsi que son personnel doivent être soudés ou capituler.
Directive prioritaire 2 : les principaux astroports terrestres doivent être sécurisés pour permettre la mise en orbite du matériel et du personnel primaire du projet T.E.M
Directive secondaire : les premiers Terraformers de La Firme en partance doivent être protégés et préservés de tout dommage.
11:46 am Début du journal de bord.
Vérifications technologiques et mise en route des processus : - batteries extérieures hors-service, - réserve énergétique des accumulateurs internes à 12% de leur capacité, - filtres d’air externes bouchés, - pont des plaques solaires défectueux !
Il est clair qu’au vu des dernières statistiques fournies par mon armure, il ne me reste que quatre heures de survie. Je fais d’emblée le choix de désactiver toute l’armada des systèmes médicaux internes, mon bilan de santé est de toute façon assez sombre comme ça.
Les diverses injections vitaminées que vient de me dispenser l’armure sont pour le moment suffisantes. La priorité reste l’apport d’air. Apparemment, quelque chose bouche les filtres placés sur le heaume, voire pire : ils sont peut-être détruits.
L’arrêt des systèmes de survie bascule à 15%. Les chiffres luminescents du compteur d’énergie clignotent : une misère ! Autant continuer dans cette voie. Je prends un moment pour mettre hors alimentation les multiples servo-moteurs et les processeurs qui régulent les mouvements de l’armure, tous sauf ceux de la tête.
J’active les modes visuels extérieurs, la caméra arrière m’apprend par la neige bleutée qui inonde l’écran plasma, qu’elle a terminé sa course dans ma chute. J’ai ainsi la confirmation d’être bien allongé sur le dos au cas où les gyroscopes auraient eux aussi claqué. Je commute sur la caméra frontale du heaume, et n’arrive pas à décrypter l’image reçue.
J’augmente avec parcimonie la puissance de l’éclairage et ne vois toujours que du rouge sombre avec des lignes noires.
Avec des mouvements oculaires, j’ouvre le menu multimédia de commande de la caméra frontale et active le mode macro. La mise au point est instantanée. Le programme de reconnaissance optique après quelques secondes de recherche affiche le résultat. Je mets un moment à lire la description, me force à relire deux lignes, c’est bien un poumon humain que le logiciel vient d’expurger de sa base de données biologiques. Je ne me fais aucune illusion : en surface l’horreur doit être absolue ! Rapport de guerre - partie 03- 12:20 pm - Dépannage:
j'ai focalisé toutes les ressources énergétiques sur le heaume ainsi que sur la caméra frontale pour dégager cette macabre chape. Elle doit sûrement obstruer les entrées des filtres à air en s’étant coagulée. Je déploie l’antenne de sonde thermique, elle ne répond pas immédiatement, puis se décolle avec le même bruit que ferait un pansement posé sur une plaie mal guérie.
L’antenne perce l’enveloppe pulmonaire. J’entends clairement le moteur électrique forcer un bref instant puis le poumon se soulève légèrement.
La température dans le poumon atteint les 50 degrés, dur à l’extérieur, mou à l’intérieur, comme un gâteau mal cuit par les résistances allumées du plafond d'un four. L’antenne décolle ce qui reste de son propriétaire. Je vois un semblant de cage thoracique sur l’écran de contrôle. Si je commande au heaume de faire une rotation je risque de briser la sonde, je coupe toute alimentation pour réfléchir.
...
La température extérieure doit taper dans les 60 à 70 degrés - un réel enfer- , l’armure calorifugée peut tenir sans problème, elle vient de toute façon d’encaisser le pire. Un morceau de corps, voire un cadavre entier bouche les prises d’air. Ce doit être sûrement lui qui occulte aussi les plaques photovoltaïques.
Pas la peine au vu des conditions terrifiantes extérieures constatées, d’attendre le salut d’un charognard quelconque qui dégagerait la carcasse. La mort continue de réclamer son dû.
Pour l’instant aucune vie n’est possible, aucune sauf d’être verni et de posséder une Battlesuit de La Firme.
L’idée d’utiliser le souffle d’un explosif m’effleure mais je préfère ne pas aggraver plus que de raison ma situation critique. Je dois rester concentré sur les possibilités du dégagement commencé.
Je remets l’alimentation de la sonde en marche et la fais rentrer de moitié, espérant qu’elle soit ainsi plus solide. Avec angoisse je tourne la tête, tout doucement, le regard rivé sur l’écran plasma, sur la fine tige d’acier de l’antenne. Ça bouge ! Doucement le corps tourne avec la structure du heaume, comme un poisson collé sur une grille de barbecue. Mon idée pour l’instant fonctionne.
Je continue la rotation, avec une délicatesse dont je ne me serais plus senti capable. J'amène lentement le heaume à ce que j’estime être la parallèle au sol, puis coupe l’alimentation, sauf celle de la sonde.
Il ne me reste plus qu’à la rétracter en espérant que la cage thoracique fichée au-dessus glisse à terre. L’antenne peut s’être légèrement tordue pendant la manœuvre. Je l’observe en transpirant légèrement, elle seule détient le pouvoir de rallonger ma vie. Le spot extérieur accroche fugitivement un éclat de lumière sur la fine structure anodisée et je vois se substituer, à force de la fixer, une flamme ténue semblable au halo de la chandelle dans un tableau de Latour, où seule, la lueur de la bougie éclaire un personnage devenu inquiétant puisqu' émergeant des ténèbres à demi.
Un bref souvenir de leçons d’art ancien dispensées par La Firme, où ce genre de formation n’avait qu’un but : identifier des objets anciens de valeur et les préserver. Je valide d’un bref mouvement rétinien le menu de rentrée de la maigre tubulure puis ferme les yeux. Mes oreilles entendent le corps annelé de l'antenne rentrer dans l’armure.
La sueur salée me fait rouvrir les yeux. Les techno-frères n’ont pas conçu un mode d’emploi autre que vertical de la Battlesuit. Je cligne frénétiquement les paupières pour soulager l’irritation et retrouver une vue moins trouble. Le corps a bougé, à mon avis il s'est très légèrement déplacé, mais avec la rétraction de la sonde s’est à nouveau affaissé sur ma tète.
Je tourne alors le heaume dans l’autre sens. Le corps continue de glisser vers le sol et la caméra me montre enfin l’image d’un ciel plus que croûteux et malade. Rapport de guerre - partie 04- 12:52 pm - Second bilan:
Un des deux filtres à air fonctionne, l’autre doit être bouché par de la peau cuite ou autre chose, de toute façon je ne dois plus compter sur lui. Le second problème vital est l’alimentation en énergie des accumulateurs internes. Sans électricité pas de recyclage d’air, ni de fabrication d’eau ni de soins médicaux et aucun déplacement de la Battlesuit. Les plaques photovoltaïques viennent d’être elles aussi dégagées et font ce qu’elles peuvent pour emmagasiner de l'énergie. Il ne me reste plus qu’à……………
2:31 pm bilan suite et fin.
Je me suis évanoui secoué de spasmes et viens de reprendre conscience. C'est sans doute le bruit des aspirateurs qui essaient d’évacuer le vomi répandu dans mon masque respiratoire qui m'a tiré de ma collante torpeur. Un coup d’œil tremblotant et voilé-comme celui d'une personne âgée- à l’écran de contrôle, me montre une réserve énergétique à 20%. L’armure revit aussi, il me suffit d’attendre dans ses entrailles qu’elle se recharge. Je suis loin d’être frais : ma fiche de santé défilant sans interruption devant mon visage n’arrête pas de le confirmer. Pendant que les aspirateurs évacuent les restes de souillures dans mon masque, j’enclenche au premier échelon le système de soins NBC.
Les forces adverses ne nous nous ont pas fait de cadeau à mes frères et moi. Notre avance fut stoppée brutalement. Les senseurs extérieurs relèvent des doses massives de radioactivité, des pollutions bactériologiques ainsi que chimiques, la totale !
Mon armure baigne dans une soupe telle que l’enfer en comparaison doit être une jamboree. J’ai souvenir d'une mission dans les glaces. Un de nos instructeurs nous avait décrit comment des navires étaient détruits par les compressions phénoménales qu’exerçait la banquise sur leurs coques. J’espère de toutes mes tripes que la Battlesuit ne se mettra pas à fondre, comme un rat de laboratoire plongé dans un bain d’acide. Le programme minimal de survie NBC commence.
Je sens les perfusions entrer dans mes bras et jambes avec un craquement ténu.
Il faut évacuer la radioactivité à l'aide de plasma spécial : les particules qui y sont contenues draineront les saloperies. J’encaisse sévèrement le traitement, mes dents s’entrechoquent de plus en plus fort. Comment supporter une telle douleur physique ? Serrer les poings, hurler lèvres ouvertes et mâchoires serrées comme un étau d’acier. Hurler en crachant du sang……………. Rapport de guerre - partie 05- 5:24 pm - Appels radio:
Trois heures de tourments qui m’ont littéralement écartelé vivant....
...
Des heures insoutenables de soins hautement chimiques... Le programme NBC, satisfait, s’est automatiquement éteint, les perfusions sont retournées dans leurs logements respectifs, les tuyaux buccaux ont fait de même. J’ai la sensation de flotter, je me sens juste très mal. 39 degrés ! L’information vient de s’afficher sur mon écran, ma fiche de santé étant mise à jour en temps réel, j’ai de la fièvre ou alors la Battlesuit a certains joints qui commencent eux aussi à lâcher !
J’active le mode vocal et commence à appeler mon unité. Ma voix rauque et cassée me donne un frisson puis me rappelle amèrement mon intubation pendant toute la phase du programme NBC. Je tousse et une douleur brûlante me râpe la gorge aussi sèchement que du ciment sur une toile émeri. Pendant une demi-heure j’appelle avec précision, en respectant les délais d’attente, mais rien. Rien à part ce grésillement angoissant de fin du monde, le même bruit lourd qui stagne après une attaque nucléaire massive.
Un son sourd et résiduel.
Je me rassure avec conviction. Une telle radioactivité extérieure ne doit laisser aucune chance aux ondes de passer correctement. Les escouades de récupération me retrouveront. J’en suis certain. Je regarde ce que voit la caméra : il fait sombre, juste quelques traînées orange foncé qui s’effilochent dans le ciel, éthérées, en altitude.
Une nausée atroce m’assaille de nouveau. J’essaye de chasser avec difficulté, une vision de viscères putréfiées. De toute façon, mieux vaut essayer de récupérer des forces. Je mets en route le programme de sécurité Mother : l’armure contrôlera comme une mère attentive ma respiration et mon rythme cardiaque, je peux lui faire confiance. J’éteins l’écran plasma et sens que je glisse dans un sommeil noir et épais semblable à l'eau turbide oubliée d’une piscine où flottent des choses innommables et abandonnées, comme mon armure et moi. Rapport de guerre - partie 06- 4:27 am - Contact:
Il vient de se produire un choc sourd contre la cuirasse blindée de la Battlesuit, cela m’a réveillé. J’écoute en silence pendant que je lis les informations sur l’écran.
Ami ? Présence hostile ? Il me reste 8% d’énergie, le programme NBC a bouffé une sacrée partie des ressources. Je respire doucement, branche la caméra et les micros extérieurs, pas de vent, pas de pluie, rien que du noir avec au-dessus le ciel qui se teinte d’une aube naissante et corrompue.
La température extérieure est tombée à 40 degrés, tout ce qui n’est pas composé d’alliages spéciaux ou de céramiques a du se trouver vitrifié sur des kilomètres ! Alors, qui a heurté l’armure, ou quoi ? Peut être un véhicule de reconnaissance ou bien un autre soldat ? Mes pupilles se contractent violemment : un foutu HBM qui aurait survécu ?
C’est possible, on nous a dit que nous les aurions sûrement contre nous, et montré des documents sur eux, des saloperies de cadavres bricolés voilà ce qu’ils étaient, un seul des leurs valait trois de nos meilleurs chars. Ils font partie des légendes de guerre, ce sont des armes secrètes ! Ils n’auraient servi qu’une seule fois, il y a bien longtemps mais mes Elites et moi-même pensions qu’ils n’existaient pas, nous l'aurions su après tout. J’écoute et scrute l’extérieur, comme dans un sous-marin, je ne vois rien, n’entends rien.
......
Impossible, les systèmes de défense ne détectent absolument rien et pourtant ils s’affichent eux-mêmes en parfait état de fonctionnement. Je suis tellement concentré que les spasmes qui commencent à me secouer passent en arrière-plan. L’écran de contrôle se met à afficher des chiffres rouges clignotants, la température interne de la Battlesuit vient de chuter à 5 degrés.
J’exhale des volutes blanches, claque des dents, la situation m’échappe, l’armure est calorifugée et il fait encore 40 degrés dehors. Je sens une piqûre au bras droit, l’armure m’injecte 666 cc de CoffeeUltrabooster, j’avais oublié de couper le programme Mother, je ne sais que trop ce qui coule dans mes veines en ce moment !
Une sensation déchirante déferle dans mes fibres ! L’armure vient de me doper de stéroïdes de combat complexes mais mon corps est totalement délabré ! Le chaos et la violence envahissent mon esprit dans un bruit de synapses implosant, le corps complètement malade et immobilisé, des rafales crépitantes disloquent les lourdes couches d’air extérieur empoisonné, l’écran de la console est illuminé d’éclairs aveuglants…. Rapport de guerre - partie 07- 8:14 am - Gueule de fer:
Je vois mon visage flotter doucement, auréolé d’une atmosphère bleutée et je pense un moment que je suis passé à mon tour derrière la grande barrière de métal. La douleur dans ma poitrine me ramène sans aucun égard à la surface du sol ravagé, sur lequel ma Battlesuit et moi-même reposons.
Fin du rêve, ce que je vois est juste le reflet de mon visage sur le plastique de l’écran plasma. Un sale reflet : le genre de tête blafarde qui vous ferait tourner de l’œil un soir d’orage si vous l’aperceviez en train de vous observer par la fenêtre alors que vous êtes dans votre salon, bien au chaud et tranquille.
Je lis les dernières informations que rédige l’I.A. de l’armure.
J’avais consciencieusement détruit le vérin du pied droit de mon armure, vidé un chargeur complet de ma gatling roto-barrels fixée au bras, 200 balles par seconde, beau résultat en tirant allongé, la seule cible était le bout de la jambe de la Battlesuit. Je suis dorénavant pratiquement amputé. Bel exemple de perte complète du contrôle.
Mon cœur a lui aussi durement encaissé l’injection des dopants combatifs, la courbe montre plusieurs arythmies sinusales. Je suis toujours fortement commotionné et présente une irradiation légère.
Ce sont les bonnes nouvelles du matin.
Le plus inquiétant, est que je ne trouve nulle trace de mémorisation de la rencontre de cette nuit, aucune mention de la brutale chute de chaleur interne qu’ont détecté les senseurs calorifiques. Actuellement ma température corporelle est descendue à 38 degrés, celle de l’armure se régule autour des 14 degrés réglementaires, ma fièvre a baissé. Je remet en route le programme Mother, en prenant soin cette fois de désactiver les injections des doses de combat.
9:00 am Surprise.
J’observe un moment le ciel dégueulasse, tourne la tête à droite pour tomber à nouveau sur le cadavre qui me bouche complètement la vue. il est complètement noir maintenant. Je fais un relevé grâce à la sonde. La nuit a apporté une baisse de 5 degrés par rapport à hier, 35 degrés au sol, bon atterrissage, pensai-je ,les mâchoires serrées. Je tourne la tête vers la gauche et bloque net mon mouvement.
Je retiens ma respiration et déglutis à plusieurs reprises. Une salive âcre et plombée comme si j’avais léché des plaques de batterie de véhicule brûle ma gorge. J’aperçois très distinctement une forme complexe au sol, environ à sept ou huit mètres de moi.
Des lettres militaires se détachent de la couleur sombre des différents alliages : HBM 5 Corps Alpha. Rapport de guerre - partie 08- 9:10 am - Observation:
Bon sang, une saloperie d’HBM ! Pas possible, ils sont donc réels ?
Ahurissant ! Ma Battlesuit ne le détecte même pas, comme si c’était un foutu spectre !
Je règle doucement le zoom de la caméra pour le détailler sous toutes les coutures.
C’est la première fois que je vois une légende de près ! Avec mes Elites, nous pensions que c’était une histoire fabriquée de toutes pièces par les bonzes du Haut Commandement de La Firme, pour nous donner une rage supérieure au combat.
Nous n’avions jamais cru à la guerre éclair du Mont Rouge, tout ça n’était que des arrangements politiques -comme d’habitude-.
Il est là, vraiment là, dans une Battlesuit plus grosse que la mienne, une quatre tonnes me dis-je !. Allongé sur le sol dévasté, presque parallèle à moi, j’ai la sensation qu’il est sorti d’une boite comme un diable. Son armure est inquiétante. Du jamais vu !
Une partie de sa jambe gauche a été arrachée, la surface de l’alliage est comme grêlée et possède une multitude d’excroissances.
La vision de cette unité de combat est brutale. Je décide alors de donner la description suivante dans mon journal de bord : "la chose ressemble à l’intérieur d’un corps humain qui aurait été retourné comme un gant, la surface ressemblerait à l’intérieur ! Elle possède à première vue une haute complexité technologique qui est immonde à regarder. Elle exhale une sensation bizarre à définir, comme si vous contempliez une chose très ancienne et dangereuse."
La chose ne bouge pas. Je cherche les plaques photovoltaïques, les filtres d’air, les clapets d’écoulement des rejets de souillure humaine qui ne peut être recyclée. Echec complet, elle donne la sensation d’une étanchéité absolue et reste toujours invisible pour les scanners de ma Battlesuit.
L’HBM a l’air encore plus cuit que moi, de plus il lui manque une partie de sa jambe gauche. Elle avait bon dos la légende sur les HBM ! Il est aussi flingué qu’un morceau de viande calcinée sur une brochette ! J’ouvre le menu multimédia de la console et cherche un briefing datant d’environ un an.
Un rapport nous avait été fait sur eux.
Je le recherche .... Rapport de guerre - partie 09- 10:20 am - Consternation:
La Firme fait toujours bien les choses et je suis fier de protéger ses membres.
Une photographie trouble (comme si elle avait été mal prise exprès) montre la section au complet des HBM. Six au total, dans ce qui semblait être un Bunker rempli d’instruments de laboratoire. Je peux voir des sortes de Moines bizarres s’affairer autour.
L'un d'eux a l'air grand et fort. On dirait qu'il a un fléau, une sorte de boule à pointes comme l'on en voit dans des livres historiques.... C'est quoi ce cirque ?
Six armures noires avec une croix blanche gothique sur un bouclier en métal soudé à l’avant de la carcasse. Six aberrations génétiques fabriquées pour un bain de sang. C’est le seul visuel qui accompagne le briefing approuvé par la Firme. HBM, humain biologiquement modifié, même pas vivant, juste des troopers ultra-agressifs morts au combat et enchâssés dans des armures particulières, réactivés à base d’un mélange électrique et chimique, des saloperies de zombies. Ce qu’il faudrait trouver c’est l’endroit d’où ils proviennent, d’ailleurs on parle de Mars.
Je lis attentivement le seul fait d’armes sur le terrain de ces fantômes mécaniques : Les six HBM furent observés pour la première fois la veille de l’assaut des contreforts de l’ancien volcan ETNA, renommé depuis lors le Mont Rouge. Les divers rapports retrouvés (ou fabriqués) montrent que six Battlesuits noires avec une croix d’acier soudée peinte en blanc sur le devant arrivèrent la veille de l’offensive au camp 402 de réserve.
Les observateurs relatent que le silence s’est installé dès leur arrivée.
D’ordinaire, les hommes se motivent, chassent leurs peurs et mangent ensemble avant un combat qui s’annonce âpre. Les HBM ont jeté un malaise certain dans un camp qui comptait exactement 1527 hommes et 24 blindés lourds. Ils ont traversé le camp, hiératiquement, dans sa longueur pour entrer sous un énorme abri fait de toile tendue, tout au fond de la base éphémère.
Ils dégageaient une angoisse sourde et minèrent le moral du camp entier. Le climat général s’améliora légèrement au moment où les six armures sombres furent dissimulées derrière les toiles de camouflage, dans les derniers retranchements du camp 402. Le lendemain l’offensive débuta à 6:00 am. Des 1527 hommes présents dans le camp seuls quatre survécurent.
Quatre survivants atrocement mutilés et les six HBM.
D’après le rapport des soldats rescapés, les HBM ont semé la mort autour d’eux pendant plus de vingt-quatre heures. Criblés d’impact de balles, certaines parties de leur Battlesuit chauffées au rouge sous le feu nourri des obus qu’ils recevaient, ils fauchaient des vies par centaines, broyant et carbonisant avec une sauvagerie qui n’appartenait plus au règne humain. Ils continuaient encore le lendemain à brûler des corps sans vie. Ils exterminèrent pratiquement à eux seuls, pendant ces sordides heures, une armée entière. La guerre fut gagnée par le Cartel Mostra, une victoire éclair. La Firme à cette époque fut pratiquement disloquée. Les six HBM furent rembarqués et emmenés Dieu sait où. C’était il y a dix ans.
Je relis à nouveau les indications affichées sur l’écran de ma console. Pour la première fois depuis ma jeune carrière, je me sens affreusement vulnérable. La sensation que le bout de viande embroché sur la pique c’est moi ! Rapport de guerre - partie 09-10- 11:30 am - Inventaire:
Ne pas dramatiser la situation !
Les plaques photovoltaïques travaillent bien, les accumulateurs internes affichent un très beau score : 52 % d’énergie récupérée grâce à la collaboration du ciel malade. Mon armement est encore bien fourni. Je possède encore 156 chargeurs pour la gatling, 2 charges de plastique composite amélioré pour faire sauter les portes blindées des bunkers, et 1 cartouche pleine pour le lance-flammes.
Par contre, la tronçonneuse de combat corps à corps ne répond plus. Elle a dû se faire salement souffler par les attaques nucléaires que la Battlesuit a encaissées ! J’ai maintenant de l’air, de la nourriture énergétique liquide pour vingt jours. Mon urine et ma sueur recyclées me fournissent de l’eau, mes excréments sont correctement rejetés au dehors par les clapets à trois sas.
Reste la menace du HBM à proximité.
Je l’observe attentivement. HBM 5 Corps Alpha se détache clairement du revêtement sombre de son armure. Normalement, Ils sont six. J’ai sur mon coté gauche le cinquième. Pas trace des autres à l'horizon.
J’essaye de découvrir un morceau de la croix blanche gothique, celle qui revenait souvent dans les maigres descriptions au sujet de ces entités. Impossible d’en voir un morceau. L’HBM gît sur le ventre, le heaume enfoncé dans le sol, comme s’il mordait la poussière chaude.
Je vois que son bras gauche est équipé d’une gatling aéronautique double. Sa jambe gauche est pulvérisée et présente un net broyage proche de ce qui pourrait - pour une Battlesuit- ressembler à un bassin humain. Son autre jambe a l’air intacte.
Il ne bouge toujours pas. Il doit avoir lui aussi franchi la barrière de métal à son tour. Pour l’instant il vaut mieux que je n’effectue aucun mouvement, j’ai le corps trop mal en point pour supporter autre chose qu’être sur le dos. Attendre et laisser venir ! Rapport de guerre - partie 09-11- 12:20 pm - Rations militaires:
L’heure du repas. Retrouver un semblant de vie normale après l’épreuve du feu.
Le programme Mother vient de sélectionner selon mes besoins le repas du jour : poudre de protéines cent pour cent blancs d’œufs pour la masse musculaire, relevée d’un colorant goût poulet, une injection de 12 cc d’un cocktail vitaminique directement dans les veines du cou.
J'aime bien le poulet.
Les haut-parleurs intégrés du heaume diffusent les rythmes métalliques des Musiciens de La Firme et cela me réconforte, nous sommes une famille, les escouades de secours me rapatrieront.
Il est dit que les sons de Métal seraient la trace des Grands Anciens.
Je me repasse une vidéo Voxterm d’un match de Marsball. J’aime bien ce nouveau joueur, brutal à souhait et même pas 17 ans ! Un vrai monstre.
Psychobob il s’appelle et il fait la une des journaux people, en plus il est entraîné par Fat Eddy lui-même ce qui en dit long sur son potentiel.
Il ira loin …je me promets un jour de le rencontrer et lui parlerai de ce moment ou j’étais dans ma Battlesuit et lui sur Mars dans cette Arène de Métal incroyable de sport extrême.
Je lui dirai simplement merci de m’avoir fait sourire dans une situation de galère totale.
La mise en route du programme NBC intégral s’allume sous forme de témoins lumineux et d’alarmes. le tuyau d’alimentation qui avait encore le goût du poulet se retire de ma bouche. Les sangles du masque respiratoire se resserrent d’un coup sec.
Je ressens fortement la pression du plastique s’exercer sur la majeure partie de mon visage, la visière s’assombrit et des protections oculaires s'appuient sur mes paupières. Le compte à rebours de décontamination des germes s’égrène, inébranlable, dans moins de huit secondes le vide sera fait dans l’armure, puis remplacé à trois reprises par un gaz désinfectant.
La première combinaison qui m’enveloppe comme un pyjama commence à comprimer et relâcher la pression sanguine sur divers endroits de mon corps, comme les combinaisons anti-G des pilotes des avions de chasse.
Le cycle complet de la phase de décontamination NBC doit durer une trentaine de minutes, je pense à l’HBM qui gît à quelques mètres de moi. Si jamais il passe à l’attaque, ma Battlesuit ne le détecterait même pas ! Rapport de guerre - partie 09-12- 4:15 pm - Prise de décision:
Fin du cycle complet NBC. Je viens à nouveau d’encaisser une nouvelle injection de plasma pour évacuer les radiations résiduelles présentes dans mon corps. Le masque respiratoire s’est automatiquement détendu et a repris sur mon visage sa position souple initiale. Le programme Mother veille sur moi, l’air vicié a été purgé à trois reprises et j’ai l’impression d’être dans les entrailles d’une gigantesque photocopieuse. Je respire la même odeur des bureaux souterrains où j’allais faire dupliquer les rapports de mes précédentes missions, cela sent l’ozone froid.
La température réglementaire interne ne bouge pas du chiffre 14 et la mienne affiche presque 38 degrés, encore une légère fièvre, mais je suis encore brisé par les derniers traitements. Un coup d’œil à la caméra extérieure. L’HBM gît toujours dans la même position. Il n’a pas bougé une rotule. Des effets de chaleur distordent la surface du sol comme un mirage, les conditions au-dehors restent épouvantables. J’observe un moment son dos, je pense voir de minces filets de vapeur ou de fumée mais n’en suis pas sûr.
Je lance la reconnaissance optique. Le programme de décryptage patine un long moment et me fait un rapport complet des minéraux présents au sol et des composés gazeux de l’atmosphère brûlante. Aucune information physique ou chimique sur l’HBM, je peux seulement le regarder, rien de plus. Le monstre tient en échec tous mes moyens d’analyses sauf celui du mode visuel.
Je commence à me sentir moins oppressé. Je n’ai plus rien à craindre de lui, il doit rissoler lentement dans son armure. Demain c’est décidé, je me lève et pars de cet endroit infâme, j’ai besoin d’avoir toute ma force physique: bouger une Battlesuit Pacificator n’est pas donné aux faibles et je suis un Dude. Je fais les derniers relevés réglementaires et estime les vérifications satisfaisantes. Place au sommeil, la journée de demain s’annonce âpre et dangereuse, pas besoin d’être un cartomancien pour le deviner!
Les yeux fermés, respirant doucement l’air recyclé à la senteur d’ozone, je glisse doucement dans les noirceurs d’un sommeil salvateur. Rapport de guerre - partie 09-13- 1:52 am - Rêve:
....Nos Battlesuits étaient entreposées dans leurs garages respectifs et une foule de techniciens affairés s'agitait autour d’elles les polissant, graissant leurs roulements complexes. Avec chaque armure naissaient un technicien et un combattant, les deux enfants et l’armure grandissaient ensemble.
La Battlesuit prenait le rôle de mère et les nouveau-nés devenaient frères.
L’enfant futur guerrier apprenait son métier dans le mélange traditionnel de violence, de boue et de sang. L’enfant futur technologiste était, quant à lui, formé aux sciences mécaniques et psychologiques les plus actuelles dans les salles blanches aseptisées de La Firme, le cerveau gourd à force d’étudier l’osmose parfaite entre son frère et son futur réceptacle.
J’étais attablé avec mes semblables. Nous étions rasés de près, frais et joyeux.
L’ambiance était fraternelle, tout heureux de nous retrouver après de dures épreuves. Nous racontions à tour de rôle, nos dernières missions, chacun de nous écoutant avec attention l’orateur du moment. Les techniciens entraient dans la salle du banquet commun par le sas Nord pour prendre place au repas, chacun d’eux s’asseyant à la droite de son frère combattant.
L’harmonie était parfaite, une famille de sang et de métal réunie dans le bunker père.
Une famille qui protégeait d’un seul tenant tous les membres de La Firme, les bâtisseurs d’univers… les Terraformers…
Après le repas nous prenions place dans la cathédrale d’acier pour écouter le sermon journalier de l’Adepte Sanctuary (figure jeune et montante au sein de La Firme) Sanctuary n'avait pas son pareil pour embraser un Temple de métal : il vous mettait une pêche incroyable...
Nous quittions rassérénés le lieu de Métal sanctifié pour prendre un repos mérité, sachant que la grande barrière de métal nous accueillerait portes ouvertes le jour où nous serions détruits au combat.
Les chambres étaient cloisonnées : chaque porte coulissante donnait accès à un petit réduit propre où se trouvaient fixés au parois d’inox les deux lits réglementaires pour chaque famille.
Je regardais mon frère enveloppé dans le duvet de sa couchette supérieure. Il s’était acquitté de l’entretien de ma Battlesuit Pacificator avec affection et dévouement. Je prononçais la formule rituelle adaptée à son rang : "Que ton repos soit bénéfique et qu’il apporte de nouvelles connaissances à la Firme!"
Il faisait de même pour moi.
L’intensité bleu électrique des lumières diffusées par les dalles pointues encastrées au plafond baissait d’une façon très douce. Mon frère savait sûrement comment elles fonctionnaient. l’idée de le lui demander m’avait effleuré un instant, puis les carreaux émettaient une lumière plus ténue, un noir indigo nous enveloppait, c'était la même lueur rassurante qui m’éclairait dans ma Battlesuit.
L’odeur de l’inox qui nous environnait était apaisante, je m’enfonçais doucement dans les limbes du sommeil, je me trouvais presque aussi bien qu’en dehors de notre Pacificator .......
Un grésillement me réveille. Mes yeux levés trouvent leur reflet sur la surface polie de la couchette supérieure où est lové mon frère. Il fait très froid, j’exhale des spirales diaphanes de condensation.
Un mal être s’insinue dans mon esprit comme des tentacules obscènes et visqueux, l’horreur atteint son apogée lorsque je prends appui sur mon coude pour descendre de ma couchette ! Une tête énorme me regarde. Son faciès évoque une chose très ancienne et oubliée. Penchée vers le bas, depuis la couchette supérieure de mon frère, elle m’observe en silence !
Un halo rougeâtre s’allume sur sa partie droite, comme un œil démoniaque. Je vois alors la croix de métal blanche soudée sur son front. Mon ventre se contracte si violemment qu’un jet de bile sanguinolent sort par ma bouche et submerge une partie de mes sinus.
Crachant et étouffant, je regarde les yeux révulsés, le visage du monstre de métal ! Il ouvre ce qui ressemble à une bouche infernale, manœuvrée par des vérins ignobles, une bouche distendue dans laquelle baigne la tête de mon frère à moitié broyée et transpercée d’une centaine de clous chauffés à blanc !.........
2:38 am Angoisse.
Bon sang quel cauchemar ! Comme quoi le poulet à haute dose c'est pas bon !
Hors de souffle, la respiration hachée, j’observe d’un œil hagard l’écran plasma de la console. La courbe de mes pulsations cardiaques y est affichée et le programme Mother attend que je valide certains choix interactifs.
Je fais les sélections appropriées et dans la foulée mets en route la caméra frontale extérieure ! Je claque des dents, la température s’est encore déréglée mais l’armure ne le remarque pas.
Mâchoire serrée, le corps secoué par des vagues de frissons fiévreux j’observe le noir d’encre de la nuit.
....
....
Je peux voir vaguement la surface de l’HBM, il a toujours l’air étendu dans la même position.
.... ....
Le mode thermique ne fonctionne pas sur lui ainsi que la vision de nuit. Je vois pourtant nettement le terrain, les rochers, mais il fait une tâche noire sur l’image.
C’est en allumant le projecteur que mon rythme cardiaque s’emballe de nouveau : l’HBM n’a pas bougé de place, il a juste tourné sa tête dans ma direction et m’observe....
Je bouge doucement ma rétine vers /
- Citation :
- Fin de l'enregistrement de la Battlesuit du Major Chimalli.
Les données cryptées ont bien été reçues et archivées par La Firme. |
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