Mon enfance n'a pas été un long fleuve tranquille. Enfin, je devrais dire n'a pas été qu'un long fleuve tranquille. Pourtant, tout commençait bien. Je suis né dans une famille modeste, dans un petit village du sud de la France. Dès que je suis capable de me tenir debout, j'accompagne mon père sur les terrains de foot. Je grandis un ballon dans les pieds.
Les choses se passent bien, je suis bon élève, toujours dans les premiers de la classe. Au foot aussi, on remarque certaines de mes qualités. Une petite sœur arrive. La vie est loin d'être morose. J'intègre le centre de formation d'un grand club français. J'y passe mes échelons, j'apprends vite. D'après mes coaches, un avenir doré s'offre à moi.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin.
Une blessure au genou m'éloigne des terrains pendant 8 mois. Il y a tellement de monde dans le circuit qu'une fois la place perdue, il est difficile de la reprendre. Je suis obligé de tirer un trait sur mon rêve.
je me tourne donc vers l'école, où tout se passe bien. J'obtiens mon bac, une année de classe prépa, un DUT, j'intègre une école d'ingénieurs. Papa et maman sont fiers de leur fils. Surtout maman.
Mais encore une fois, rien ne se passera comme prévu.
2 mois après mon intégration, dans une école loin de la maison, ma mère décède d'une pathologie cardiaque. J'avais des liens très forts avec ma mère, ce fut un véritable drame. Étrangement, je me suis découvert une force psychologique assez redoutable. j'ai réussi à reprendre le dessus, réussir mes études, gérer la maison car mon père avait quelques difficultés, tout ça sans sourciller. Des questions se posent toutefois. Force mentale ou cœur de pierre ? En tout cas, je ne pleure plus. Impossible. Pas que je ne veuille pas, mais j'en suis incapable.
Depuis ma "retraite" footballistique, je me suis rapproché du monde des sports de combat. Je me suis mis a la boxe anglaise et à la musculation. je dois avouer que j'étais pas un champion les premiers temps, j'étais pas un teigneux. Quand je prenais une gifle j'avais plutôt tendance à tendre l'autre joue plutôt que d'en rendre une. Mais avec ce mauvais sort du destin, ça m'a endurci, et je cognais plus fort. Après la boxe, j'ai fait du self défense et du jiu-jitsu. Avec 6 ans de boxe et autant de musculation, j'avais quelques arguments à faire valoir. j'étais pas bien grand, 1m67, mais avec mes 78 kg, j'avais le physique d'un coffre fort.
Arriva les grandes vacances d'été. Je rentrais donc de ma lointaine contrée au domicile familial. L'été, les jeunes du village ont pour habitude de rester tard le soir dehors. Un soir alors que je sortais marcher pour profiter de l'air frais et récupérer ma petite sœur, je la vis au milieu de 4 garçons. L'endroit était éclairé, mais très faiblement. En me rapprochant, je me rendis compte que son pantalon était descendu et je l'entendais pleurer.
Vous savez surement ce que c'est, quand on touche a la famille. Mon sang n'a fait qu'un tour, et j'ai foncé dans le tas. Plutôt que de prendre la fuite, ils ont préféré me tomber dessus. La confiance du nombre sans doute. les malheureux. J'ai pris des coups. Ah ça oui, j'ai ramassé. mais alors qu'est-ce que j'en ai mis !! J'ai cogné. tant que ça se relevait je cognais. De toute mes forces. j'ai récupéré ma sœur et j'ai lancé ces quatre types avec leur correction.
L'officier de police qui débarqua à mon domicile quelques jours plus tard me dira que j'avais laissé 4 cadavres. je ne me serais jamais pensé capable de tuer quelqu'un a mains nues. Ce n'est pas vraiment le but non plus. Mais je ne m'en suis même pas rendu compte. S'en suivi la procédure habituelle, procès et tout le pataquès.
Après quelques temps passé à l'ombre, j'ai eu une visite assez particulière. On me proposait de me rendre ma liberté, à condition que je m'embarque dans une aventure assez saugrenue. Un type m'a dit qu'il connaissait mon histoire, et qu'on avait besoin de type comme moi là-bas. J'étais franchement pas emballé du tout. ce type m'a dit que ça faisait rien, qu'il me laissait réfléchir.
Réfléchir tu parles.
Je me suis endormi dans ma cellule, et quand j'ai ouvert les yeux, j'étais dans une espèce de navette spatiale. On m'a dit qu'elle allait en direction de Mars. Ça m'a bien fait marrer. Jusqu'au moment où j'ai posé le pieds sur la Rouge.
Je suis arrivé sur Mars comme un cheveu sur la soupe, de manière impromptue. Homme perdu que j'étais, j’ai été recueilli par le syndicat Vortex. J’ai peu a peu surpassé ma timidité naturelle ainsi que la méfiance qui m’animait depuis mon débarquement. J’ai quasiment tout appris la bas. Entre Berlingot, dude parmi les dudes, toujours près a rendre service et feu mon parrain, Schaff, qui m’a équipé de la tête aux pieds. J’oublie tous les anciens qui ont été là pour nous aider, nous, noobs en culotte courte, sans distinction que ce soit.
Et puis il y a eu le départ. L’envie d’aller voir ailleurs, trouver un nouvel idéal, l’herbe est toujours plus verte dans le près du voisin comme on dit. J’ai rejoins de vieilles connaissances qui avaient crée le syndicat Nébuleuse. Malgré mon jeune âge, j’étais un ancien là-bas. Beaucoup de temps et de sueur dépensés pour faire vivre ce syndicat, lui donner vie. Les premiers noobs sont arrivés, il a fallu les former. S’appliquer a distiller les enseignements reçus a Vortex, comment évoluer et survivre sur Mars mais aussi les valeurs qui feraient de ces noobs de bons terras. Des roxxors comme on dit.
J’ai longuement cherché ma voie. Devais-je rester cacher, me terrer dans mon coin où mes seules connaissances seraient mes cosyndiqués ?? Ou bien devais-je m’émanciper de cette timidité qui me tenait a bras le corps ??
J’ai choisi le jour où j’ai vu des terras profiter de la détresse des autres pour obtenir ce qu’ils souhaitaient. Le jour où certains, non pas guidaient par le cœur ou la raison mais par le porte monnaie, ont pu obtenir monts et merveilles d’une âme perdue. J’ai choisi grâce a de nombreuses rencontres faites ici bas, des bonnes comme des mauvaises. Tout cela m’a permis de me tracer une route que je voulais suivre, dans le respect de mes valeurs.
Je n’ai aucun préjugé concernant les pro-quoi que ce soit. Idem pour les karmas. Un homme qui fait une crasse ne peut pas se cacher derrière ses convictions ou son karma. Il doit assumer. Je respecte les hommes de paroles, de n’importe quel bord soient-ils. Je respecte aussi ceux qui me respectent. Je ne fais pas l’unanimité et je ne la ferais jamais. Mais je préfère qu’on me déteste plutôt que de laisser indifférent.